C'était un beau samedi ensoleillé mais le fond de l'air était agréablement frais. Laureleen n'avait pas envie de rester enfermée dans la salle commune de Poufsouffle par une si belle journée et elle voulait rester un peu seule.
Elle décida donc de sortir dans le parc où elle ne trouva pas âme qui vive. Elle n'avait rencontré que très peu de gens dans les couloirs...
* On dirait que l'école est déserte, se dit-elle. Il n'y a personne... On dirait qu'ils sont tous partis... *
Laureleen s'approcha tranquillement du lac miroitant sous le soleil d'automne, ses longs cheveux noirs tombant en cascade sur ses épaules et formant un long rideau encadrant son visage.
Elle se sentait mieux dehors qu'à l'intérieur, ça a toujours été ainsi depuis sa plus tendre enfance. C'était certainement dû à son statut de loup-garou.
Même si elle en avait un peu peur, Laureleen aimait être un loup. Sous cette apparence, elle était libre, elle allait où elle voulait.
Quand elle fermait les yeux, elle revoyait les plaines et les forêts de l'Ulster, région au nord de l'Irlande. Sa région, son pays qui lui manquait terriblement. Elle se revoyait courir, courir pour se sentir vivante, courir pour se sentir libre, pas seulement pour chasser... Elle fusionnait presque avec la forêt, elle hurlait sa joie à la lune... Oui, elle aimait malgré tout être un loup-garou...
Il y avait aussi ses avantages, la journée... Son ouïe et sa force s'étaient développées et son instinct était infaillible.
Laureleen aperçut la Forêt interdite. Une idée un peu folle lui traversa l'esprit... Non, ce n'était pas autorisé et ça pouviait êrte dangereux lorsqu'elle n'était pas un loup. Mais elle en avait quand même envie...
* Je reste juste en lisière, je ne vais pas trop loin, de façon à voir le lac..., * pensa-t-elle.
Laureleen s'approcha des premiers arbres et pénétra dans le sous-bois.
C'était merveilleux, elle retrouvait son élément, sa deuxième maison en quelque sorte. Elle sentait l'odeur famillière de la terre, des feuilles mortes, du bois.... Ces odeurs atténuées à cause de son odorat d'humain.
Ca lui avait fait bizarre la première fois qu'elle s'était métamorphosée. Et ça le faisait à chaque transformation. Elle avait le nez et la tête farcis de sensations si riches et extravagantes qu'elle avait mis un moment à comprendre qu'il s'agissait d'odeurs, mais tellement plus intenses que tout ce qu'elle avait pu sentir jusque là ! Chaque chose, chaque animal, chaque personne exhalait un bouquet de parfums disctincts, propre à chaque individu.
La brise légère faisait bruire les feuillages encore peu épais en lisière. C'étaient les seuls bruits avec ceux de ses pas et les chants des oiseaux...
Un peu plus tard, Laureleen se décida à revenir. Elle s'assit au pied d'un arbre se trouvant à 10 mètres du lac. La lumière dorée du soleil l'inondait de sa chaleur.
Elle était là depuis une bonne demi-heure quand elle entendit quelqu'un approcher...